Celui qui parle beaucoup ne manque pas de pécher (Proverbes 10:19).[1] Les chrétiens attentifs à eux-mêmes appellent tous les sens les fenêtres de l'âme ; si ces fenêtres sont ouvertes, toute la chaleur intérieure en sortira.
Mais la porte la plus spacieuse qui libère copieusement cette chaleur est une langue à laquelle on donne la liberté de parler autant qu'elle le désire et autant quoique qu'elle veuille dire.
Une multitude de mots cause à l'attention et à l'harmonie intérieure le même degré de dommage que celui infligé par l'ensemble des sens, car les mots stimulent tous les sens, et obligent une âme qui ne voit pas à voir, qui n'entend pas à entendre, qui ne touche pas à toucher.
Ce qui, à l'intérieur, est une rêverie, est à l'extérieur une multitude de mots ; mais cette dernière est plus ruineuse, car elle est réelle et fait donc une impression plus profonde. En outre, elle est étroitement liée à l'opinion personnelle, à l'impudence et à la malveillance, ces destructeurs de l'harmonie intérieure qui, comme une tempête, laissent derrière eux l'insensibilité et l'aveuglement. Après tout cela, comment peut-on échapper au péché en présence d'une multitude de mots ?!
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
St. Theophan the Recluse
Thoughts for each Day of the Year
St. Herman of Alaska,
Platina, CA
USA,
2010
1] La version slave de Proverbes 10:19 dit : Dans la multitude de mots, le péché ne peut être évité.
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